La tragédie chez Anne Hébert naît des chimères du songe. Schème organisateur de l'oeuvre, le songe agit comme élément déclencheur du récit et instigateur du drame, en instaurant par contagion des relations conflictuelles et mortifères entre trois personnages, enchaînés l'un à l'autre dans un rapport antagoniste et concurrent. La constante dans l'œuvre de cette configuration ternaire suggère par ailleurs la présence d'une matrice, propre à définir les assises symboliques de l'oeuvre, comme nous nous employons à le démontrer ici dans Les chambres de bois , Kamouraska , Les enfants du sabbat et Les fous de Bassan. Ce balado constitue la reprise d'une conférence donnée à l'occasion du « Colloque international Anne Hébert » qui se tenait à La Bibliothèque et archives nationales du Québec à Montréal, en juin 2016, à l’occasion du Centenaire de la naissance d’Anne Hébert. On pourra retrouver ce texte, de même que ceux de mes collègues spécialistes de l'œuvre d'Anne Hébert, dans le collectif Le centenaire d’Anne Hébert. Approches critiques , sous la direction de Nathalie Watteyne, publié aux Presses de l’Université de Montréal dans Nouvelles Études Québécoises. Cette collection a pour but de témoigner des nouvelles voies de la recherche en études québécoises.…